Ancien maire de Saint-François, député honoraire, écrivain, Ernest Paul Moutoussamy s’est retiré dans sa thébaïde il y a une vingtaine d’années, à Bragelogne. Il y a présenté son ouvrage Rencontres avec l’Inde de mes ancêtres.
Par André-Jean Vidal
C’est en Guadeloupe, à Saint-François, qu’Ernest Moutoussamy, disciple de Gandhi, a accueilli, le 10 février, ses invités, au nombre desquels Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique. Un rendez-vous autour du livre Rencontres avec l’Inde de mes ancêtres, publié aux Editions Jasor. Une œuvre portée par Ernest Moutoussamy, avec des témoignages, d’hommes et de femmes qui disent le vécu de leur première rencontre avec l’Inde de leurs ancêtres. Ces hommes et ces femmes, qui étaient 45 000 en Guadeloupe et 25 000 en Martinique au moment de leur arrivée, se sont fondus dans un socle commun, martiniquais ou guadeloupéen, tout en conservant certains pans de leurs héritages familiaux.
Hommages et performances culturelles
Ernest Moutoussamy, avec patience, a recueilli les témoignages de ceux qui, d’une façon ou d’une autre, ont retrouvé cette Inde vue jusqu’alors de loin, mythique, et qui disent leur étonnement, leur émotion, les larmes qu’ils ont versées… C’est ce qu’Ernest Moutoussamy a expliqué à son public, avant de passer la parole à Serge Letchimy qui a tenu un discours qui devrait faire date car il exprime parfaitement un sentiment partagé.
« J’ai eu l’honneur de participer à un événement dédié à l’œuvre d’Ernest Moutoussamy, Rencontres avec l’Inde de nos ancêtres, un rassemblement enrichi d’hommages et de performances culturelles, a indiqué Serge Letchimy. Ernest Moutoussamy, figure emblématique guadeloupéenne, se distingue à la fois comme enseignant, écrivain et homme politique, issu d’une famille aux racines indiennes profondes.
Son livre révèle l’histoire des 70 000 Indiens engagés au XIXe siècle dans les plantations sucrières de Guadeloupe et de Martinique, et comment, entre déracinement et intégration, ils ont façonné la diversité culturelle de ces îles. Ce sujet me touche particulièrement, résonnant avec ma propre histoire et celle de tant d’autres, éclairant les racines profondes qui nous unissent à travers le temps et l’espace. »