
Dans la course à la performance imposée par la société, Ophélie Vouteau incite à prendre du recul… pour mieux conquérir de nouveaux horizons.
Auteure d’Une génération d’athlètes guadeloupéens raconte, de Pas de ça chez nous, Ophélie Vouteau signe avec Déposez ! Fanm doubout, fanm a bout (éd. Nèg Mawon), un roman très ancré. Dans une société qui en demande toujours plus, plus vite… au risque d’y perdre ses valeurs, son bien-être, sa vie, voire tout à la fois pour les moins chanceux.
Dans ce roman au titre qui interpelle, Ophélie Vouteau décline l’expression « Déposez ! » sous ses différentes acceptions. Il y est à la fois question d’une charge dont on s’allège, de l’expression lancée à l’adresse d’un chauffeur pour descendre d’un bus, mais aussi d’une demande explicite de rester à distance de tout conflit.
« Ce roman est une invitation à déposer le poids, les charges que l’on peut se mettre sur les épaules, à prendre conscience du pouvoir du lâcher-prise, explique Ophélie Vouteau. Dans notre société, nous sommes, particulièrement les femmes, en quête de perfectionnisme dans tous les aspects de notre vie, en tant que femme, maman, épouse, compagne, professionnelle… On est encouragé à en faire plus, sauf qu’il y a le revers de la médaille : en entrevoit très vite les limites de l’être humain qui peuvent conduire au burn-out. »
Loin d’être une invitation au renoncement, le lâcher-prise suggéré avec bienveillance par Ophélie Vauteau permet de s’offrir une pause dès qu’on la juge nécessaire pour – mieux – re.partir à la conquête de nouveaux défis. Une façon de ménager sa monture plutôt que de s’épuiser à la tâche, sans relâche.
Parallèlement à son métier d’enseignante, Ophélie Vouteau emploie sa belle énergie à écrire. Des romans, mais aussi des textes pour la plateforme ofaitlire.com. Un espace numérique dédié aux auteurs caribéens. Une heureuse initiative.
Cécilia Larney